les jeunes, internet……

Je vous fais part d’une intervention que j’ai faite auprès de collégiens d’une commune sur les images, les médias et internet après avoir rencontré leurs parents. Ils ont été curieux et très participatifs sur ce sujet qui est leur quotidien. Mais n’est-il pas aussi le nôtre adulte? Nous avons tendance à l’oublier et à parler plus de nos peurs que de tous les avantages que ces nouveaux moyens de communication offrent. Les jeunes réagissent inversement, ils y voient surtout des avantages et très peu des risques.

Ils baignent dedans depuis qu’ils sont nés, c’est déjà une grande différence avec nos générations d’adultes. Ils l’utilisent pour l’école, les loisirs, l’amitié, la culture…. Tous écrans confondus les jeunes rencontrés disaient passer en moyenne 2heures devant un écran par jour, certains 5 heures, en moyenne les jeunes passent 30 heures par semaine sur les écrans. Ce qui est sûr c’est que souvent ils en savent plus que les adultes et cela est très destabilisant car inverse l’ordre des choses, les adultes transmettaient un savoir que le jeune ne pouvait pas avoir, aujourd’hui les jeunes transmettent un savoir que les adultes n’ont pas eu le temps d’acquérir avant.

L’utilisation de ces nouveaux outils enrichit la sphère familiale: webcam, mails, partage de photos numériques, recherches, ouverture sur le monde, …..Le tout est de connaitre les limites de cette utilisation et jeunes comme adultes ce n’est pas toujours facile. Les adultes dénoncent les abus des jeunes, mais combien d’adultes trainent de longues heures sur E-bay, regardent les clips ou films sur You-tube, échangent dans des clubs sur le sport..,écoutent de la musique, et même regardent les films pornographiques…Et là l’exemple reste toujours à donner par les adultes. Ils sont en capacité eux de prendre du recul et de s’arrêter ce n’est pas le cas des adolescents.

En effet les jeunes ne connaissent pas certains risques liés à internet: tout ce qui est mis sur la toile devient commun (les protections codées ne sont pas fiables, même sur Facebook). Facebook est interdit aux moins de 13 ans et ils trichent sur leur âge, ils n’ont pas compris pourquoi cette restriction. Des jeux vidéos sont interdits aux moins de 18 ans et ils y jouent sans comprendre ce qu’il y a de dangereux, il est recommandé de ne pas jouer aux jeux en ligne avant 14 ans. Ils pensent que sur MSN il n’y a aucun risque, les pédophiles leur semblent lointains, ils n’imaginent pas qu’un adulte peut se faire passer pour un enfant, ni un homme pour une femme. Ils connaissent encore peu les avatars utilisés plus par les lycéens ou les adultes et donc tout ce que cela peut cacher. Enfin les images pornographiques ne les effraient pas, elles dérangent, embarrassent parfois, elles aparaissent toutes seules, aucun contrôle parental n’est sûr à 100% surtout si l’enfant découvre comment faire pour le contourner. Le meilleur contrôle parental est la présence des parents pendant l’utilisation d’internet par les enfants.

Nous avons parlé de la présence de la télévision ou de l’ordinateur dans la chambre. Certains en avaient sans se poser de questions. D’autres ont répondu à la question: pourquoi ce n’est pas bon d’avoir la télé ou l’ordi dans sa chambre? parce que c’est tentant. Et oui la tentation est alors grande d’allumer pendant la nuit, à l’insu des parents et d’être en présence d’images violentes, d’être très fatigué à la prériode où le sommeil aide à une bonne santé lors de la croissance, que la concentration est nécessaire le lendemain à l’école.

Violence des images: contrairement à ce que l’on peut penser nous n’avons pas entre jeunes et adultes la même notion de la violence non plus. Interrogés, la violence pour eux pouvait être des scènes de chasse chez les animaux, les baleines tuées et en sang, les informations, des visages morbides, mais pas forcément toutes les scènes de combat. Et encore moins les jeux vidéos de guerre, qui sont pour eux une manière de se défouler et quand on est plein de cette énergie pulsionnelle de l’adolescence cela peut les aider si c’est sur des durées courtes et relues avec les parents. Le passage à l’acte « de faire comme dans le film ou le jeux » est très rare.

Ils ne perçoivent pas complètement que les images peuvent être montées et trafiquées  pour les émissions ou reportages et ont besoin d’acquérir un esprit critique pour prendre de la distance et relativiser certaines informations et chercher d’autres points de vue. Pour cela ils ont besoin aussi que les adultes accompagnent et se positionnent aussi dans leurs idées, opinions…Ils en ont besoin d’autant plus qu’ils ne s’imaginent pas que certains deviennent dépendants des images surtout de la pornographie, nouvelle addiction comme celle des jeux vidéos et des jeux à gratter.

Enfin pour eux ce qui est motivant c’est de vivre leur amitié autrement par les échanges communautaires sur internet, les messages rapides et efficaces des SMS, d’échanger avec des personnes qui habitent loin. C’est très riche aujourd’hui et pourtant à cet âge où l’environnenement familial ou scolaire peut paraitre hostile, il est important de rester vigilant à ce qu’ils ne s’enferment ou ne fuient pas dans les relations lointaines et virtuelles alors que les proches sont là à côté et partagent leur vie réelle. Ils aiment créer, ces nouvelles technologies le permettent. Ils ne sont pas tous accros au portable et même préfèrent attendre le lycée. Ce qui reste le meilleur pour eux est quand même d’aller chez un ami en vrai et partager avec lui un bon moment. Ils ont beaucoup apprécié cette rencontre, ils ont besoin d’en parler afin d’y voir plus clair et de donner du sens à cette vie virtuelle ou réelle dans laquelle ils vivent. C’est les préparer à aller au-delà des relations virtuelles même amoureuses qui se développent.

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