SE SEPARER: DE QUI DE QUOI?
Aujourd’hui on ne peut que constater d’un point de vue sociologique l’individualisme et la consommation qui ont atteint la vie à 2 et la vie de famille. L’accès aux réseaux sociaux partout où on se trouve et avec une possibilité de secret facilitent la multiplication des expériences avant la mise en couple mais aussi pendant et après. Cela rend plus compliquée le choix d’un(e) seul(e) et demande au couple qui se construit d’être d’autant plus en communication régulière pour ne pas se perdre de vue.
Les médias parlent d’un désir de couple CDD par certains, ce n’est pas l’avis de la majorité, je n’ai jamais encore rencontré aucune personne heureuse d’avoir dû se séparer et de devoir recommencer une voire plusieurs fois une vie conjugale.
Quand 2 personnes se rencontrent ce sont 2 histoires, 2 inconscients, 2 désirs qui se télescopent, se mélangent plus ou moins bien. Alors qu’est ce qui fait que certains se séparent quand d’autres restent toute leur vie ensemble ?
I) Les couples à risque et les causes de la séparation
a) les couples à risques
– Fusion
– Individualisme
– Pas de coupure avec le passé, notamment parental ou ex
– Manque d’apprentissage de l’autonomie affective
– L’accroche à un idéal
– Le manque de partage sur le projet de vie et les orientations essentielles souhaitées pour construire son couple et la vie de famille
– Avoir recherché un père ou une mère
B) Les causes de la séparation :
Elles sont multiples et c’est non exhaustif :
– La sexualité
– La baisse ou disparition du sentiment amoureux
– La tendresse qui a disparu
– Ne pas se sentir à sa place d’homme ou de femme
– Relation manipulatrice, perverse
– Le poids des familles, du travail
– Les enfants et les choix éducatifs
– La crise de milieu de vie
– Manque d’engagement et l’insécurité que cela provoque
– Les moyens financiers
– Usure et fatigue après avoir tenté de tenir le couple
– La solitude
– Non temps pris en couple, pas prise de soin de la relation
– Infidélité
– Décalages, malentendus, manque de communication, croyances, étiquettes qui enferment et ne permettent pas l’évolution des conjoints et de la relation
– Conflits à répétition avec violence ou non
– Maladie
– Projet de vie qui n’est pas commun, choix divergents pour l’avenir sans accord possible
– …………….
II) Se séparer de qui, de quoi ?
A) De soi
– Par rapport au passé, relation parentale
– Frustration, limites
– Changement de vie
– Dépression, échec
– L’autre renvoie 1 chose insupportable
B) De l’autre
– Comportement à risque
– Pas de tendresse, sexualité, communication
– Refus d’un travail à 2
– Mensonge…..
C) De la relation
– Malsaine, violente
– Insatisfaisante
– Ne pas s’y retrouver
III) Se séparer ou pas ? se reconstruire ?
Oui quand :
– Pas de volonté de continuer
– Violence non reconnue et non travaillée
– Refus de communication
– Refus d’efforts
– Plus de tendresse
– Manipulation
Non si :
– Piliers justes fissurés : sexualité, projets, temps en couple, place des enfants et des familles et des amis, de la vie professionnelle….
– Prendre le temps de la réflexion
– Sentiment amoureux bas
Et quand on hésite ?
– Culpabilité
– Un pied dehors, un pied dedans
– Ses attentes
– Ses insatisfactions
– Un acte posé ou envie de le poser ?
Que faire ?
– Comprendre les causes :
- Intrinsèques
- Externes
- Se faire aider
- Accepter un changement
- Prendre du temps seul pour réfléchir
Si séparation :
– On laisse de soi à l’autre
– On emporte avec soi :
- Souvenirs heureux et malheureux
- Ce que l’on a appris, grandi
- Les enfants
- Les biens matériels
- Un regret, un sentiment d’échec, une blessure
- La culpabilité
- La honte
- La peur
- Prendre ses responsabilités
– Temps conflictuel surtout s’il y a des enfants : rester à sa place d’adulte, ne pas reporter sur les enfants la colère ou l’affectivité
– Temps de deuil à faire :
- Accepter la situation
- Laisser s’exprimer ses émotions : tristesse, honte, colère, dégoût…
- Regarder objectivement les causes, sa part et celle de l’autre
- Penser à soi pour prendre soin de soi
- S’entourer de l’amitié
- Prendre du temps pour se reconstruire sans se précipiter dans une nouvelle relation
- Assumer sa solitude physique, affective, morale, matérielle
- Pardonner
- Faire de nouveaux projets
- S’aimer, travailler son estime de soi
- Etre femme et homme et surtout ne pas se refermer dans son rôle de père ou de mère
- Accepter sa fragilité voir ses failles comme des tremplins
Tourner la page :
– Lutter contre la peur, le doute, la méfiance, les idées négatives, la désillusion, la grande exigence, la consommation
– Lutter contre ses démons : retomber dans les mêmes habitudes ou vers les mêmes personnes
– Tenir compte de l’expérience passée
– Se redonner et recevoir en confiance
– Envisager de construire un nouveau couple : quand, comment ? avec qui ?
– S’ouvrir à soi et aux autres
Se séparer laisse une trace, une marque comme une blessure, une cicatrice, c’est guéri mais c’est là. Cela devient un point rouge sur lequel appuyer n’est pas bon. C’est important de connaitre sa fragilité qui peut être une force. Quand on reconstruit un couple c’est nécessaire de ne pas appuyer chez l’autre sur ce genre de bouton rouge, c’est son histoire et c’est respecter l’autre que d’en tenir compte sans en jouer.
Traverser l’épreuve comme une occasion de grandir, d’apprendre, de se découvrir et d’être toujours plus en accord avec soi pas avec ce qui pourrait être bien, à la mode… Garder espoir sur un avenir possible, croire en soi et en l’autre.
